Pourquoi la nématofaune comme bio-indicateur du fonctionnement biologique du sol ?
Dans le sol vivent de nombreux organismes, dont les nématodes qui sont des organismes microscopiques mesurant quelques millimètres de long et quelques dizaines de micromètres de diamètre.
Ce sont des bio-indicateurs pertinents du fonctionnement biologique du sol, en raison :
– de leur abondance dans tous les écosystèmes (entre 200 et 20 000 individus par kilogramme de sol « ordinaire »)
– de leur grande diversité taxonomique et fonctionnelle
– de leur sensibilité aux perturbations physiques et chimiques.
En agriculture, les nématodes ont mauvaise réputation car certains sont phytopharasites et induisent des dommages aux plantes cultivées ; toutefois ces nématodes ne représentent qu’une partie des nématodes du sol, la plupart étant dit « libres », c’est à dire non parasites. Les nématodes peuvent être distingués selon leur groupe trophique. Chacun de ces groupes trophiques renseigne sur une fonctionnalité du sol.
Les principaux groupes trophiques de nématodes trouvés dans le sol sont :
– les nématodes phytophages (obligatoires ou facultatifs) qui renseignent sur la nature et l’état de la couverture végétale et, le risque de perte de rendement ;
– les nématodes bactérivores et fongivores qui renseignent sur le compartiment microbien, la dynamique de la matière organique et le recyclage des éléments nutritifs ;
– les nématodes de niveaux trophiques supérieurs (omnivores et carnivores) qui reflètent les perturbations physiques ou chimiques du milieu.
De plus, la petite taille des nématodes, permet de travailler sur la communauté de ces organismes à partir de petits échantillons de sol (moins de 500g) faciles à prélever.
L’utilisation des bio-indicateurs est particulièrement intéressante dans le cadre d’études comparatives qu’elles soient diachroniques (suivi au cours du temps de l’évolution d’un site) ou synchroniques (comparaison simultanée de situations ayant des historiques différents).