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Les Bio-indicateurs de l’état des sols : principes et exemples d’utilisation. Nouveaux résultats de recherche et démonstration
Résumé:
Depuis plusieurs années, le risque environnemental des sols contaminés a été principalement abordé par des méthodes physico-chimiques. Bien que ces analyses soient nécessaires à la caractérisation des dangers, ces outils ne permettent pas d’identifier la totalité des molécules et/ou éléments toxiques en contextes multi-pollués. Par ailleurs, les analyses chimiques ne renseignent en rien sur la biodisponibilité des contaminants, leurs transferts potentiels et leurs niveaux de toxicité vis-à-vis des organismes vivants, lorsqu’ils sont seuls ou en « cocktails » (effets de synergie ou d’antagonisme des contaminants). Inversement, en intégrant les effets liés à l’ensemble des contaminants, les bio-indicateurs sont des outils sensibles qui renseignent sur les risques liés à leurs transferts et à l’impact global sur l’écosystème ainsi que sur l’état écologique des sols. Complémentaires des analyses physico-chimiques, ils constituent des outils particulièrement intéressants pour évaluer ces impacts jusqu’alors ignorés (ou non considérés).
Face au constat d’un manque de bio-indicateurs pour décrire la qualité du sol, le programme national « Bio-indicateurs de Qualité des sol » a été mis en place par l’ADEME pour développer ces outils mais aussi pour mettre en avant l’intérêt d’intégrer ces bio- indicateurs dans les diagnostics de pollution en complément des analyses physico-chimiques. Au cours de ce programme, les Indices nématodes, l’Indice oméga-3 (biomarqueur lipidique) et l’indicateur de bioaccumulation dans les végétaux (CMT-végétaux) étudiés dans le programme APPOLINE se sont révélés être des outils :pertinents pour évaluer les incidences écologiques des polluants des sols et opérationnels sur un certain nombre de sites contaminés.
Cependant, malgré les efforts déployés pour faire valoir ces outils, leur utilisation dans l’évaluation des risques est encore à l’heure actuelle peu fréquente car très peu d’études portent sur des cas concrets. Dans ce contexte, le programme de recherche APPOLINE a été mis en œuvre afin de préciser les conditions d’utilisation de ces outils biologiques et acquérir un retour d’expériences dans des opérations de démonstration permettant de montrer leur intérêt auprès d’utilisateurs potentiels (bureaux d’études, industriels de la dépollution, aménageurs, collectivités…).