Suivi des organismes du sol de parcelles d’agroforesterie : T0 pour suivre l’évolution des sols
Quelle est l’influence de l’implantation de haies et/ou de linéaires d’arbres dans des parcelles de grandes cultures sur le fonctionnement biologique des sols ?
Parce qu’il souhaitait prolonger sa démarche vers une agriculture durable et respectueuse de l’environnement, Marc Laroche a implanté 4,5 km de haies et d’arbres à la Ferme des prés de Vareilles certifiée agriculture biologique depuis 1999.
Accompagné de ses 3 fils, exploitants de la SCEA, et conseillé par Value on Board, c’est tout un projet innovant qui a été conçu en 2019 et mené étape par étape depuis 2020 avec le soutien de partenaires institutionnels publics et privés.
ELISOL environnement a été choisi pour suivre scientifiquement l’impact de cette implantation de ligneux sur le fonctionnement biologique du sol en réalisant le suivi de la nématofaune sur plusieurs parcelles de la ferme.
Aux côtés du Département de l’Yonne (89), la fondation Celnat (groupe MIDSONA) et les pépinières Naudet participent ensemble au financement de cette étude qui complète ainsi le suivi de la biodiversité ornithologique mené in situ par la LPO Bourgogne Franche Comté depuis 2021.
Les prélèvements des sols pour l’analyse de la nématofaune à T0 (plantation des arbres et des haies) ont été réalisés en avril 2023 par ELISOL, assisté de Paul Laroche (co-gérant de la Ferme des près) et de Lison Delsalle (Conseillère Grandes Cultures et Arboriculture chez Bio bourgogne Franche Comté).
Les premières analyses de la nématofaune ont été présentées au Département de l’Yonne et aux financeurs privés lors de visioconférences en juillet et septembre 2023 ; elles nous indiquent 4 éléments :
- Une fertilité biologique des sols satisfaisante dans l’ensemble des situations étudiées
- De fortes abondances de nématodes fongivores, indiquant une activité fongique importante dans les sols (caractéristiques des sols gérés en agriculture biologique, sans fongicide chimique)
- Une stabilité du milieu moyenne, recueillant des réseaux trophiques réduits, caractérisant des milieux à tendance perturbés. Ce résultat peut être lié au travail du sol (labour annuel > 20cm) mais aussi à une potentielle prise en masse des sols (fort taux de limon). Des profils pédologiques réalisés par Biobourgogne pourront compléter ces hypothèses
- Une perturbation des sols et de la diversité nématofaunique locale liée à la mise en place des infrastructures écologiques (haie ou alignement d’arbre). Ce résultat est probablement en lien avec un travail du sol important pour la mise en place des haies et des alignements d’arbre (= perturbation du milieu). Nous pouvons nous attendre à que cet effet de mise en place soit lissé avec le temps et que l’influence des arbres et des haies évoluera au fur et à mesure de leur développement
Un second échantillonnage sera réalisé 3 à 5 ans après le premier pour étudier l’influence des arbres sur cet indicateur de fonctionnement biologique des sols. Il sera nécessaire à cette date de réaliser les prélèvements sous les mêmes cultures et aux mêmes endroits. Un protocole précis a donc été rédigé dans ce sens.
A suivre…