Je termine actuellement mes études en bio-ingénierie à l’Université de Technologie de Compiègne. Je suis spécialisée en biotechnologies, et particulièrement intéressée par la connaissance des phénomènes biologiques pour favoriser une agriculture plus durable.
C’est la raison pour laquelle je souhaitais réaliser ce stage de fin d’études chez ELISOL. Le projet dans lequel s’inscrit mon stage vise à prédire l’Impact des Pratiques Agricoles sur la NÉMAtofaune du sol (IPANEMA), il est réalisé par 2 structures partenaires : l’UMR Eco&Sol à Montpellier (Jean Trap, IRD, coordinateur du projet) et ELISOL environnement à Congénies (Cécile Villenave). Il a été financé par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), dans le cadre d’un appel à projets de recherche visant à favoriser les pratiques agro-écologiques et la biodiversité des sols.
La première partie de ce projet a consisté à synthétiser sous la forme d’une méta-analyse les connaissances issues de publications scientifiques concernant l’impact des pratiques agricoles sur les nématodes. Ceux-ci sont utilisés comme des bio-indicateurs des interactions biologiques dans le sol.
L’objectif de la seconde partie de ce projet est de créer l’outil SIPANEMA (Scénarii d’Impact des Pratiques Agricoles sur la NÉMAtofaune du sol). Cette application a pour but de transmettre les connaissances synthétisées durant la première partie du projet, pour rendre les opérationnelles et permettre une gestion des sols agricoles qui s’appuie davantage sur leur biodiversité.
Mon travail de stage a consisté à développer en collaboration avec les chercheurs pilotes du projet de l’UMR Eco&sols et d’ELISOL cet outil informatique. Celui-ci propose à la fois des contenus de vulgarisation, ainsi qu’une prédiction de deux risques calculés à partir des pratiques réalisées sur une parcelle agricole :
- Un risque sur le fonctionnement biologique, représentant la capacité des organismes du sol à participer aux fonctions essentielles pour l’agrosystème
- Un risque de pression phytoparasitaire liée aux nématodes phytoparasites, représentant les dégâts potentiels sur les cultures par ces populations de nématodes.
L’affichage de ces deux risques doit permettre de choisir des scénarios de pratiques permettant de les limiter, ainsi que de cibler les parcelles devant faire l’objet d’un diagnostic biologique de sol en priorité. L’objectif général de ce travail est également de sensibiliser à l’importance de prendre en compte la biodiversité dans la gestion des sols agricoles.
L’application sera bientôt disponible en ligne !
Et, dans le futur, cet outil pourra également servir de levier pour la mobilisation et l’action sur le terrain.
Ce travail transversal est très enrichissant, il nécessite à la fois des connaissances en biologie du sol pour comprendre les phénomènes à modéliser et une pratique de la gestion de bases de données pour réaliser l’application en elle-même. Situé à l’intersection entre écologie, agronomie et informatique, ce stage conforte mon intérêt pour la transmission de connaissances issues de la recherche scientifique à d’autres groupes d’acteurs dont l’action peut permettre une amélioration de notre impact sur l’environnement et les écosystèmes.