Journées d’animation autour des sols viticoles en Bourgogne.
Deux journées d’animation sur le thème de la qualité des sols viticoles ont été organisées dans le cadre du projet EcoVitiSol porté par l’INRAE de Dijon (Coordonné par Cyril Zappelini, Lionel Ranjard et Héloïse Mahé) avec le soutien de l’AFB (Agence française pour la biodiversité) et du BIBV (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne) les 11 et 12 février 2020.
Camille Chauvin est intervenu au cours de ces journées pour présenter l’intérêt des nématodes en tant que bioindicateurs du fonctionnement biologique des sols. Cette intervention a été l’occasion de présenter des résultats issus de la base de données ELIPTO développée depuis 2014 à ELISOL environnement. Cette base de données concentre aujourd’hui environ 7 000 analyses de la nématofaune du sol dont plus de 750 provenant de parcelles de vignes, réparties sur l’ensemble du territoire vignoble français.
L’étude de ces analyses met en exergue que
- Les sols viticoles ont une activité biologique faible à modérée : on retrouve en général moins de nématodes bénéfiques qu’en sol de grandes de cultures ou de prairie.
- Les sols viticoles recueillent une faible diversité fonctionnelle des organismes : les nématodes présents ont globalement les mêmes rôles fonctionnels, avec de faibles abondances des nématodes issus des niveaux trophiques supérieurs.
- Ce sont des sols porteurs de diversité taxonomique : le nombre d’espèce de nématodes est globalement plus élevé en vigne qu’en prairie ou grandes cultures avec des espèces particulières : il y a un patrimoine de diversité à préserver !
Cet exposé est venu compléter les interventions de Daniel Cluzeau (Université de Rennes) qui a présenté le rôle et l’intérêt des vers de terre et celle de Samuel Dequiet (INRAe Dijon) qui a présenté les micro-organismes. La confrontation des résultats d’étude de ces organismes à l’échelle nationale (vers de terre, nématodes, micro-organismes) corrobore que les sols viticoles sont vulnérables mais porteurs de diversité. Ces résultats sont à mettre en lien avec les pratiques et la typologie des sols utilisés pour la vigne (sol peu profond, pierreux parfois pauvre en matières organiques, exposé sud etc.).
Parmi les différentes pratiques, le travail du sol apparait comme le premier facteur impactant les organismes du sol et les fonctions qu’ils assurent. Le maintien d’un couvert végétal, au moins une partie de l’année, permet en revanche d’améliorer les conditions pour les organismes du sol. Dans ce contexte, la matinée d’intervention a été clôturée par Bruno Chauvel (INRAe) avec une conférence sur la botanique au service de l’enherbement en vigne.
Ces animations ont été l’occasion d’échanges sur le thème du cuivre, des désherbants de synthèse et des méthodes de lutte contre Xiphinema index, nématode vecteur du virus du court-noué.
L’après-midi était consacrée à des ateliers pratiques avec l’analyse de profils pédologiques d’un sol viticole présenté par Stéphane Follain (AgroSupDijon) et des tests du maintien de la structure des sols (Slake-test proposé par l’association Vert carbone).